Un Dieu fidèle, un homme fidèle

19 juin, 2022

Livre: Les Proverbes

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Proverbes 20. 6, 7 –

Tous les quatre ans environ, j’aime vous raconter une histoire touchante, celle d’un jeune lieutenant de l’armée américaine, John Blanchard, qui fut pendant la 2e Guerre mondiale, posté outre-mer pendant treize mois. Par une série d’évènements assez invraisemblables, Blanchard commença à correspondre avec une dame de New York, du nom de Hollis Maynell. Pendant qu’ils s’envoyaient des lettres, ils s’ouvrirent de plus en plus l’un à l’autre et il devint évident qu’ils étaient en train de tomber amoureux (je me souviens que mon père, un ancien combattant posté en Angleterre et en Belgique, a écrit de nombreuses lettres à celle qui allait devenir son épouse, ma mère de 1942 à 1945 et qu’elle les avait toutes gardées). Quand Blanchard reçut l’ordre de retourner aux États-Unis, les deux amoureux se donnèrent rendez-vous un soir précis au Grand Central Station à New York pour 19 h précises. Puisqu’ils ne s’étaient jamais rencontrés, ni l’un ni l’autre ne savaient à quoi l’autre ressemblait. Alors Hollis dit à Blanchard de chercher une dame qui porterait une rose rouge à sa boutonnière. À 18 h 59, le soir arrivé, le soldat Blanchard se tenait bien droit et ajustait son uniforme lorsqu’il vit des gens marchant vers lui. Ses mains étaient moites d’anxiété et d’anticipation pour cette rencontre si longtemps attendue. Voici comment il nous raconte la suite de l’histoire : « Une jeune femme venait vers moi, grande et mince avec des cheveux blonds bouclés. Ses yeux étaient bleus comme de jolies fleurs, ses lèvres et son menton étaient d’une douce fermeté. Dans son tailleur vert pâle, elle ressemblait au printemps. Je me dirigeais alors vers elle sans même me rendre compte qu’elle ne portait pas de rose rouge à sa boutonnière. Alors que j’avançais en sa direction, un petit sourire provocateur était accroché à ses lèvres et elle me dit: « Tu viens avec moi, soldat ? » Presque de façon incontrôlable, je me mis à la suivre. C’est à ce moment précis que je vis une autre dame debout derrière elle. Un peu rondelette, dans la quarantaine, aux cheveux gris sous son chapeau. Elle portait une rose rouge à la boutonnière de son manteau brun. La femme dans le beau tailleur vert continuait son chemin et s’éloignait de moi à grands pas. Je me sentais comme si j’étais divisé, marchant dans deux directions. Fort était mon désir de suivre la jolie dame, mais en même temps, mon cœur languissait pour cette femme qui avait été une vraie compagne pour moi durant ces longs mois outre-mer et elle était là devant moi. Son visage était doux et sensible, ses yeux gris étaient aimables, scintillants. Je n’hésitai plus. Cette relation ne serait pas que de l’amour, mais peut-être quelque chose de plus précieux, une intimité pour laquelle j’avais été et je serais toujours reconnaissant. Je me tenais bien droit, carré et je l’ai saluée : « Je suis le lieutenant John Blanchard, et vous devez être Mlle Maynell » lui dis-je. En disant ces paroles, je ressentais une déception. « Je suis heureux que vous soyez venue me rencontrer. Puis-je vous inviter à dîner ? » Le visage de la dame se mit à briller avec un sourire qui semblait démontrer de la confusion. « Je ne sais pas de quoi il s’agit, cher jeune homme, mais la jeune femme au tailleur vert qui est là-bas m’a supplié de porter cette rose à mon manteau. Elle m’a dit que, si vous m’invitiez à dîner, impatiemment, elle vous attendrait au restaurant de l’autre côté de la rue de la gare. Elle m’a informé que c’était une espèce de test ». En quoi consistait ce test ? C’était celui de garder sa parole. Hollis Maynell voulait savoir si le lieutenant Blanchard était un homme fidèle. Pourrait-elle compter sur sa parole même si les choses n’allaient pas comme il se l’était imaginé ? Ce que Mlle Maynell recherchait chez un homme était la vertu fondamentale que la Bible appelle la fidélité. Aujourd’hui, l’occasion nous est donnée en cette fête des Pères de rendre grâce à Dieu pour nos pères, nos hommes de l’Église, pour leur amour, leur soutien, leur service, leur fidélité et pour tout ce qu’ils peuvent accomplir et être pour leurs enfants, leur épouse et tous les autres. Merci à chacun pour ce que vous êtes et ce que vous faites pour les vôtres et pour les autres. Notre monde nous bombarde de messages tordus sur ce que devraient être un homme et un père admirables et qui ont du succès. Mais pour Dieu, le succès d’un homme et de quiconque se résume à un mot : la fidélité. La grandeur d’un homme devrait être déterminée non par la valeur de sa richesse, mais par la richesse de ses valeurs. Une de ces valeurs est sans l’ombre d’un doute, la fidélité. « Beaucoup de gens proclament chacun leur bienveillance, mais un homme fidèle, qui le trouvera ? Le juste marche dans son intégrité ; Heureux ses fils après lui ! » (Pr 20. 6,7). Pourquoi peut-on résumer le vrai succès dans un mot, celui de la fidélité ? Pourquoi est-elle si importante dans nos vies, alors que la notion d’engagement a perdu beaucoup de sa véritable signification en 2022 ? Examinons trois raisons que nous trouvons dans les Écritures qui nous encouragent à progresser en fidélité dans notre vie d’homme et d’enfant de Dieu :